capture dâĂ©cran, Tu es la pluie dans ma sĂ©cheresse, 1920x 1080
capture dâĂ©cran, Tu es la pluie dans ma sĂ©cheresse, 1920x 1080
capture dâĂ©cran, Tu es la pluie dans ma sĂ©cheresse, 1920x 1080
capture dâĂ©cran, Tu es la pluie dans ma sĂ©cheresse, 1920x 1080
capture dâĂ©cran, Tu es la pluie dans ma sĂ©cheresse, 1920x 1080
capture dâĂ©cran, Tu es la pluie dans ma sĂ©cheresse, 1920x 1080
1 / 8
description
Magalie, Maunie, Sylvana, Charlay, Matthias, Ămilie, Vladimir, et Saskia, habitent Evry-Courcouronnes et Ris-Orangis.
Ils ont tous et toutes entre 18 et 25 ans et se trouvent en situation de réinsertion ou de réorientation professionnelle.
Ils ont participé aux Escales 2024.
Ce programme, financĂ© par la PrĂ©fecture d'Ăle-de-France, leur a proposĂ© d'imaginer, d'inventer et de jouer une performance inspirĂ©e par une Ćuvre de leur choix, issue de la collection permanente du Centre Pompidou. Le Centre leur a proposĂ© de nombreuses activitĂ©s afin de les prĂ©parer Ă cet Ă©vĂ©nement : coaching théùtral, visite de musĂ©e, parkour, etc. Ces rendez-vous rĂ©guliers ont Ă©tĂ© le cadre de nos rencontres.
crédits
Magalie MUZURET
Maunie PECH
Sylvana PENGA
Evode-Charlay SYNDA
Matthias ROZOTTE
Ămilie BOLIVAR GOMEZ
Vladimir ENNOYOTIE
Saskia KATHIANA LINDOR
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sans titre, 60x90 cm, c-print, 2023
synopsis
Dalva a 56 ans, le mĂȘme jour elle est conviĂ©e Ă deux cĂ©rĂ©monies : la cĂ©lĂ©bration de son dĂ©part Ă la retraite anticipĂ©e et lâenterrement dâune vieille amie. Un chien qui se tĂ©lĂ©porte, une poudre blanche mystique, une pierre vaporeuse. Une journĂ©e larmoyante quâelle traverse dans un prĂ©sent Ă -venir assĂ©chĂ©.
intention
Sans fleur, ni couronne est une expression consacrĂ©e par les usages afin dâinciter Ă la sobriĂ©tĂ© face Ă la mort. Il sâagit de refrĂ©ner tout achat compulsif, dâĂ©conomiser et de simplement faire acte de prĂ©sence. Câest aussi une injonction qui normalise un recueillement, qui lâharmonise dans une forme organisĂ©e et balisĂ©e. Une exigence de sobriĂ©tĂ© qui participe Ă circonscrire lâĂ©tendue du drame en conditionnant la forme de la consolation.
Lâorganisation de chacun.e face Ă la mort, face Ă la disparition tangible ou immatĂ©rielle convoque Ă la fois des questions dâordre spirituel, moral et politique qui sont au cĆur du film que je souhaite rĂ©aliser.
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capture dâĂ©cran, Le Faisceau Bleu, 1920x 1080
capture dâĂ©cran, Le Faisceau Bleu, 1920x 1080
capture dâĂ©cran, Le Faisceau Bleu, 1920x 1080
capture dâĂ©cran, Le Faisceau Bleu, 1920x 1080
capture dâĂ©cran, Le Faisceau Bleu, 1920x 1080
1 / 5
description
Culture(s) de demain
est un programme dâĂ©ducation artistique destinĂ© aux enfants de 8 Ă 12 ans, portĂ© par lâADAGP en partenariat avec LE BAL et La Source.
Chaque annĂ©e, il propose Ă des artistes de mener des ateliers de crĂ©ation au sein des Ă©coles autour dâune thĂ©matique commune (comme «âŻLes pieds sur terreâŻÂ»),
en invitant les élÚves à observer, questionner et transformer leur environnement. Le projet se conclut par une restitution collective.
synopsis
En 8432, un groupe dâarchĂ©ologues dĂ©couvre une grotte ensevelie dans ce qui semble avoir Ă©tĂ© une mĂ©tropole urbaine. Avec elle, la trace dâune prĂ©sence humaine qui,
grĂące Ă la datation au carbone 14, permet de placer lâexistence de cette civilisation autour de 2023. Entre objets hybrides et croyances fantastiques,
quâest-ce que ces empreintes et ces artefacts du passĂ© disent de leur Ă©poque ? Et quâest-ce que cette dĂ©couverte va provoquer pour le groupe de chercheurs ?
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captures dâĂ©cran, La CommunautĂ© des Larmes, 2048 x 858
captures dâĂ©cran, La CommunautĂ© des Larmes, 2048 x 858
captures dâĂ©cran, La CommunautĂ© des Larmes, 2048 x 858
captures dâĂ©cran, La CommunautĂ© des Larmes, 2048 x 858
captures dâĂ©cran, La CommunautĂ© des Larmes, 2048 x 858
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synopsis
Deux individus, se retrouvent sur un terrain vague en pleine nature. Ils sont demi-frĂšres et ne se sont pas revus depuis longtemps. Ils ont tous deux hĂ©ritĂ© de ce terrain et s'apprĂȘtent Ă le vendre. Sans raison apparente, l'un pleure. Ă l'aune d'un deuil bouleversant, d'une extrĂȘme dĂ©ception ou plus largement lorsque la douleur est si sidĂ©rante que seul il nous apparaĂźt impossible de la surmonter alors l'autre peut devenir consolateur.
intention
Ă lâaune dâun deuil bouleversant, dâune extrĂȘme dĂ©ception ou plus
largement lorsque la douleur est si sidérante que seul il nous apparaßt impossible de la surmonter
alors lâautre peut devenir consolateur.
De cette rencontre peut se nouer un lien fragile et précaire. Une relation ténue qui se
construit dans le tĂątonnement, dans les tentatives maladroites, et qui parfois parvient Ă ses
fins, soulager lâautre dâune partie de sa peine. Si cet Ă©change est instable, câest quâil nâexiste pas
de mĂ©thode globale, ou de parcours balisĂ© pour atteindre les Ă©motions de lâautre. Dans ce dĂ©sert
sans repĂšre, une seule rĂšgle proposĂ©e : la «âloi du tact 1â». Câest-Ă -dire la conscience chez le
consolateur de la nécessité de pondérer son approche. Trop charnelle, et elle serait intrusive, trop
distante et elle serait perçue comme indiffĂ©rente. LâaccĂšs Ă lâautre requiert un «âtouchĂ©â», dâautant
plus complexe quâil reste encore Ă trouver «âles motsâ». Et comment savoir quoi dire, quoi donner Ă
celui qui parfois ne sait pas encore nommer lâĂ©tendue de ce quâil a perdu. Câest cet Ă©quilibre vacillant
que jâai souhaitĂ© mettre en scĂšne.
1. Jacques Derrida, Le toucher, Jean luc Nancy, éd. du seuil, France, 2000
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texte critique
Samuel Lecocq a dâabord fait de la photographie. Mais, frustrĂ© par la polysĂ©mie des images figĂ©es et attirĂ© par la narration, il sâaperçoit que sa pratique est en rĂ©alitĂ© celle de la vidĂ©o.
La dĂ©radicalisation, le Futuroscope, le travail, un roman dâapprentissage allemand, etc. Si les sujets de ses crĂ©ations ne semblent pas converger autour dâune thĂ©matique prĂ©cise, câest parce que le travail de Samuel Lecocq fait davantage fil rouge dans la forme quâil prend, Ă un endroit de la chronologie quâil appelle le basculement.
Le basculement est ce moment oĂč la narration va prendre une direction et pas une autre, tracer toute droite elle est inĂ©luctable ; câest Ă cet instant prĂ©cis quâarrivent la dĂ©ception et lâeffondrement. Mais le basculement, câest aussi le moment oĂč quelque chose tombe, et plus prĂ©cisĂ©ment, quelque chose qui va tomber sans sâarrĂȘter de tomber.
Ce concept de chute libre, qui infuse son travail, Samuel Lecocq lâa repris de la vidĂ©aste Hito Steyerl, qui thĂ©orise en parallĂšle de son film In Free Fall (32 minutes, 2010) un nouveau paradigme de lâimage post-internet : celle de lâĂšre de lâimage vue dâen haut, celle de la perspective verticale.
Ă mieux y regarder, les lieux sont aussi les protagonistes des films de Samuel Lecocq. Chacun dâeux exerce sur lâartiste une attraction forte. Ils sont toujours un peu particuliers, chargĂ©s de potentiel. Câest dans lâobsession que gĂ©nĂšre sa propre curiositĂ© que le vidĂ©aste se met en condition de travail : en compilant documentations et images, puis dans un second temps, en se rendant sur place et en faisant du processus dâinvestigation âlâarriĂšre-filmâ non diffusĂ© de son Ćuvre.
Pourtant, chacune de ses excursions est une petite dĂ©ception en soi : banalitĂ© de sa premiĂšre visite du Futuroscope (Futuristic Movie Setup), impossibilitĂ© de sâapprocher du centre de dĂ©radicalisation (Fragility and Obsolescence), dĂ©ception en RĂ©publique TchĂšque, quand sa quĂȘte sâĂ©courte alors quâil trouve le dĂ©cor exact â bien que fictif â du livre quâil souhaite adapter (Romantic Gesture).
Câest lorsque le film va prendre corps, dans lâĂ©chec et le piĂšge, que lâartiste le retourne dans une derniĂšre pirouette, Ă son avantage, et le transforme grĂące aux subterfuges dâoutils narratifs : une voix off, un personnage qui parle une langue Ă©trangĂšre, un miroir tendu dans la nature. Samuel Lecocq contourne et use des ressorts de la mise en abyme et de la fictionnalisation afin de dĂ©jouer les mĂ©canismes retors de la scĂ©narisation.
Mathilda Portoghese
photographies |
Haunted Media |
Fiction |
3 objet-photogrpahiques 40x52 cm, jet d'encre |
N/A |
2020 |
CAC Tignous, Montreuil |
texte critique
Pour lâexposition Sans Contact, Samuel Lecocq retourne Ă ses premiĂšres amours et travaille de concert avec son camarade dâatelier, Brieg Huon,
Ă la crĂ©ation dâune sĂ©rie dâobjets photographiques.
Les sujets qui traversent cette sĂ©rie Ă©voquent lâidĂ©e dâun mĂ©canisme fantomatique, dâun procĂ©dĂ© bien mystĂ©rieux Ă notre Ćil, qui provoque la disparition comme lâapparition.
La proposition la plus surprenante est peut-ĂȘtre celle du corpus en noir et blanc qui rejoue lâesthĂ©tique dâune photographie paranormale â pratique vernaculaire qui dĂ©tournait
les phĂ©nomĂšnes physiques afin de faire apparaĂźtre spectres et autres fantĂŽmes. Un escalier qui ne mĂšne nulle part, des murs fissurĂ©s, une colonne, une fenĂȘtre amĂ©ricaine entre-ouverteâŠ
Ce sont en réalité des miniatures faites de sable, dont les grains se confondent avec ceux de la pellicule, rappelant visuellement la neige des téléviseurs cathodiques.
Le terme objet photographique est ici particuliĂšrement sincĂšre, puisque leurs deux pratiques imbriquĂ©es â sculpture et image â permettent de questionner explicitement le rapport fond-forme
avec un cadre signifiant, qui fait autant Ćuvre que la photographie elle-mĂȘme. Les variations de matĂ©riaux, les techniques dâassemblage et les divers types dâaccroche employĂ©s en font des cadres pensĂ©s sur-mesure,
Ă©tablissant un vĂ©ritable dialogue entre lâimage et lâobjet.
Mathilda Portoghese
notice
Impression noir et blanc,
jet dâencre pigmentaire 20x30 cm,
contre collé sur aluminium.
Verre, Cadre bois, 38,8x52,6 cm, p.5 cm.
En collaboration avec Brieg Huon.
court métrage |
L'Ănergie du DĂ©sespoir |
Fiction |
1998 x 1080, 1,90: 1 |
27 |
2020 |
Le Fresnoy |
captures dâĂ©cran, LâĂ©nergie du dĂ©sespoir, 1998âĂâ1080
captures dâĂ©cran, LâĂ©nergie du dĂ©sespoir, 1998âĂâ1080
captures dâĂ©cran, LâĂ©nergie du dĂ©sespoir, 1998âĂâ1080
captures dâĂ©cran, LâĂ©nergie du dĂ©sespoir, 1998âĂâ1080
captures dâĂ©cran, LâĂ©nergie du dĂ©sespoir, 1998âĂâ1080
1 / 6
synopsis
Quatre collÚgues se rencontrent pour la premiÚre fois, ils participent à un escape game organisé par leur entreprise. DÚs leur arrivée, tout semble déjà résolu, l'espace est en désordre, les cadenas sont déverrouillés et le coffre est ouvert. Incertains de la réalité de leur situation, ils se lancent dans une recherche désespérée. Le film est construit sur la base d'un postulat initial : l'espace dans lequel se trouvent les protagonistes est un environnement post-apocalyptique.
intention
Le film est construit sur la base dâun postulat initial : lâespace dans lequel se trouvent les protagonistes est un environnement post-apocalyptique. Un escape game dĂ©jĂ jouĂ©, dĂ©jĂ rĂ©alisĂ©, Ă©puisĂ© de sa substance scĂ©naristique, oĂč les objets sont usagĂ©s, sans utilitĂ©, oĂč les Ă©nigmes sont dĂ©jĂ rĂ©solues, devient la mĂ©taphore dâun monde aprĂšs la fin. Un monde sans espoir, sans consolation, dans lequel on se confronte Ă la disparition du sens. Ce parti pris fictionnel configure le reste du film : comment lâexpĂ©rience fictionnelle de la fin du monde nourrit-elle une pensĂ©e critique contemporaineâ?
De plus, chacun des quatre personnages â salariĂ© dâune grande entreprise a subi dans son parcours professionnel lâexpĂ©rience dâune aliĂ©nation, consciente ou non. Une emprise, un conditionnement, un dĂ©ni de rĂ©alitĂ©â; chacun apporte son trouble individuel. Depuis quelque temps, je mâintĂ©resse aux formes de rĂ©voltes liĂ©es Ă ces mĂ©tiers qualifiĂ©s, confortables qui Ă©chouent pourtant Ă satisfaire. Des mĂ©tiers qui participent Ă lâinvention de nouveaux maux, tels que le «âBrown outâ» (la perte du sens de son travail).
Enfin, ce film aborde aussi la question du «âcorpsâ». Celui des personnages dâabord. Le corps oubliĂ© et nĂ©gligĂ© dans leur environnement professionnel. «âSâoccuperâ» de son corps devient une nĂ©cessitĂ© ou Ă lâinverse une culpabilitĂ© quand ils y renoncent. Ces corps seront ceux qui Ă©volueront tout le long du film et qui progressivement se transformeront en langage. Le geste, le mouvement, la posture, la dĂ©marche seront les moyens de nouvelles communications entre les protagonistes. Le corps sâemploie donc aussi sous sa forme figurĂ©e : le corps social, celui qui fait le groupe, la communautĂ©.
|
vidéo |
Le jeu de la Fugue, I, II, III, IV |
Expérimental |
1920 x 1440, 4/3 |
18 |
2019 |
Autoproduction |
capture dâĂ©cran, le jeu de la Fugue, I, II, III, IV, 1440 x 1080
capture dâĂ©cran, le jeu de la Fugue, I, II, III, IV, 1440 x 1080
capture dâĂ©cran, le jeu de la Fugue, I, II, III, IV, 1440 x 1080
capture dâĂ©cran, le jeu de la Fugue, I, II, III, IV, 1440 x 1080
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capture dâĂ©cran, le jeu de la Fugue, I, II, III, IV, 1440 x 1080
1 / 6
intention
La fugue comme une fuite dont on se sait revenir. Comme un jeu oĂč lâon prĂ©tend sâĂ©chapper pour finalement rĂ©intĂ©grer le quotidien. Une rĂ©volte fantasmĂ©e, sans consĂ©quence. Quatre personnages sâĂ©chappent sans prendre de risque, dans le rythme dâune vie orchestrĂ©e par le travail. Cette vidĂ©o est une succession de portraits, seuls devant la camĂ©ra les protagonistes font le rĂ©cit mis en scĂšne de leur « fugue ». Autrement dit, le rĂ©cit de leur rĂ©volte, rĂ©primĂ©e dans leur environnement professionnel aliĂ©nant, qui se libĂšre et se dĂ©ploie dans leur autofiction.
résumé
HĂ©lĂšne est ingĂ©nieure, elle produit des fragments de robots-trieurs sans rĂ©ellement comprendre dans quoi ils sâinsĂšrent et oĂč ils se retrouveront. Hypolite passe son temps Ă Ă©crire des livrets de comptabilitĂ© qui dans la plupart des cas se destinent Ă lâarchivage et sont finalement dĂ©truits. Il sait cependant que si une succession de coĂŻncidences rares dĂ©stabilisait lâentreprise, alors seul son livret en permettrait la survie. Mathilde est ouvreuse dans un grand théùtre, oĂč Ă la moindre erreur les clients rĂ©clament de parler Ă un supĂ©rieur. Enfin, Patrick est lâexception, son travail ne le dĂ©range pas. Son accomplissement personnel est concentrĂ© sur la salle de gym, oĂč pour la premiĂšre fois il est parvenu Ă trouver la succession dâexercice idĂ©al rĂ©duisant au minimum les courbatures et la fatigue musculaire.
|
texte critique |
N/A |
Documentaire |
1357 caractĂšres |
N/A |
2018 |
Matthieu LelieÌvre |
texte critique
Une relation particuliĂšre unit la photographie Ă lâimage filmĂ©e chez Samuel Lecocq. Ses rĂ©cits sont conçus comme une multitude de juxtapositions. Les fragments communiquent de façon non
linĂ©aires pour constituer une histoire Ă la narration sensiblement dĂ©saxĂ©e et le rapport Ă lâinstallation nâest pas Ă©tranger Ă la construction du rĂ©cit. Lâartiste veut « mettre en crise »
les sujets abordĂ©s et sâintĂ©resse beaucoup Ă la façon dont le spectateur
recompose mentalement ce rĂ©cit. Sous forme de chapitres, lâhistoire de Fragility and
Obsolescence progresse doucement. La voix off â la narratrice est photographe â Ă©voque le dĂ©sir de savoir ce qui est cachĂ© et la difficultĂ© Ă percer ce qui vient dissimuler lâinformation et
le savoir. Les photographies disposĂ©es comme sur un mur dâexposition ou une prĂ©sentation numĂ©rique flottante alternent avec de lentes captations de bocages en apparent inadĂ©quation avec la violence du sujet.
Lâimage nous Ă©loigne en apparence du propos tandis que lâangoisse induite par la dĂ©composition et le lent mouvement de la camĂ©ra remontant un fleuve dâeau calme et peu profonde, ou tout se ressemble, vient
imposer au spectateur
une lecture symbolique et philosophique du rĂ©cit : Ces images sont des images fantĂŽmes, elles sont trop problĂ©matiques, nous dit la voix⊠Lâargument nous fait alors tourner
autour du sujet comme pour nous
permettre dâatteindre un angle essentiel et surprenant.
Dans cette vidĂ©o singuliĂšre qui sâintĂ©resse Ă un centre de « dĂ©radicalisation » le mode opĂ©ratoire de Samuel Lecocq est Ă la
limite du reportage documentaire. Il compose une approche qui vient dĂ©fier les formes de partis pris et de rĂ©cupĂ©rations dâun tel sujet sensible au cĆur de problĂ©matiques sociĂ©tales et
politiques, tout en faisant flirter lâobjectivitĂ© et la subjectivitĂ©. En sâintĂ©ressant Ă cette problĂ©matique dâune rare tension, son film tente, sans idĂ©aliser ou interfĂ©rer de renouveler
les formes de la narration, entre le film et le documentaire, comme en prolongement de certaines recherches de Godard. Ses Ćuvres assument le mĂ©lange des genres et se construisent sur cette
brutale confrontation, passant de la sculpture Ă la vidĂ©o en gardant cette sensibilitĂ© constante pour la photographie, omniprĂ©sente dans son travail. Cette image, il lâexploite dans toutes ses
formes et recourt au documentaire et Ă lâanimation tout en mĂ©langeant les formats, se jouant par la mĂȘme des conventions sur lâespace et le temps.
Matthieu LelieÌvre
vidéo |
Romantic Gesture |
Expérimental |
1920 x 1080, 4/3 |
13 |
2018 |
Salon de Montrouge |
capture dâĂ©cran, Romantic Gesture, 1920x 1440
capture dâĂ©cran, Romantic Gesture, 1920x 1440
capture dâĂ©cran, Romantic Gesture, 1920x 1440
capture dâĂ©cran, Romantic Gesture, 1920x 1440
capture dâĂ©cran, Romantic Gesture, 1920x 1440
1 / 5
synopsis
Un jeune acteur, seul dans un espace clos, exprime sa rage.
Il vient de participer au tournage dâun film, lâadaptation cinĂ©matographique dâun roman
romantique du XIXe siĂšcle. Dans un monologue, oĂč lâargumentaire rationnel laisse la place Ă
une appropriation Ă©motionnelle, il sâemporte et critique le rĂ©sultat final, lâĂ©chec du film Ă rendre compte
de la complexitĂ© de lâĆuvre littĂ©raire. Der Hagestolz (LâHomme sans postĂ©ritĂ©) est un roman dâapprentissage
romantique (1844) Ă©crit par lâauteur autrichien Adalbert Stifter.
intention
Cette vidĂ©o est une adaptation dâune nouvelle romantique dâAdalbert Stifter, «âLâhomme sans postĂ©ritĂ©â». Avant dâen commencer la rĂ©alisation, je souhaitais mâapproprier ce rĂ©cit afin de retranscrire au plus prĂšs lâintensitĂ© et la concision du texte. Peu importe mes essais dâĂ©criture, mes dĂ©placements sur «âles tracesâ» de lâauteur, mes tentatives de mise en scĂšne fidĂšle ou abstraite, rien de ce que je faisais ne semblait capable de rendre compte de la complexitĂ© du texte. Câest Ă travers la mise en scĂšne de ma propre expĂ©rience de recherche quâune voie dâaccĂšs vers mon sujet sâest manifestĂ©e. Jâai donc composĂ© la vidĂ©o autour dâun seul personnage. Un jeune acteur, dans un espace clos, qui exprime sa rage. Il raconte sa participation Ă lâadaptation cinĂ©matographique dâun roman romantique du XIXe siĂšcle. Dans un monologue, oĂč lâargumentaire rationnel laisse place Ă une appropriation Ă©motionnelle, il sâemporte et critique le rĂ©sultat final. Dans mon adaptation, les paysages «âĂ©tat dâĂąmeâ», lâĂ©criture lyrique et retenue, lâobsession du dĂ©tail si caractĂ©ristique de lâĆuvre ne sont pas mis en image, mais Ă©voquĂ©s dans la parole passionnĂ©e dâun jeune homme. La scĂ©nographie, le dĂ©cor, les costumes participent Ă suggĂ©rer lâĆuvre originelle.
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vidéo |
Fragility and Obsolescence |
Expérimental |
1920 x 1080, 4/3 |
10 |
2017 |
HEAD â GenĂšve |
intention
En septembre 2016, le centre de prĂ©vention, dâinsertion, et de citoyennetĂ© (CIPC) ouvre ses portes. Il est dĂ©signĂ© comme le premier centre de «âderadicalisationâ» français. Ses moyens, son organisation, son existence sont constamment dĂ©battus. Son accĂšs est restreint, ses alentours hyper-sĂ©curisĂ©s, il est inaccessible aux journalistes encore moins aux artistes. Cette vidĂ©o est le rĂ©cit dâune tentative dâapprĂ©hension : la mise en place dâune stratĂ©gie narrative, dans le but de gĂ©nĂ©rer une ReprĂ©sentation de ce territoire physique, esthĂ©tique et philosophique. Marie-Jose Mondzain, dans son essai «âConfiscationâ» propose une reappropriation du terme clivant : «âDeradicaliserâ». Il devient une fois extrait de sa dĂ©finition rĂ©ductrice (inverser une croyance extrĂ©miste), le moyen de rĂ©vĂ©ler fragilitĂ© et obsolescence dans le rĂ©el. Câest depuis ce postulat conceptuel que la vidĂ©o est organisĂ©e, montĂ©e et rĂ©alisĂ©e.
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vidéo |
A Futuristic Movie Set-Up |
Expérimental |
1920 x 1080, 4/3 |
8 |
2016 |
HEAD â GenĂšve |
intention
Le Futuroscope est un parc dâattractions futuriste, construit au dĂ©but des annĂ©es 1980 en France prĂšs de Poitiers. Il fut dĂ©diĂ© aux nouvelles technologies permettant la monstration et la diffusion de lâimage. EnfermĂ©e dans ses fondations, une profession de foi tĂ©moigne des ambitions humanistes de son architecte Denis Laming. Cette vidĂ©o hybride croise les formats de la bande-annonce, du documentaire et du court mĂ©trage. DiffĂ©rents types dâimages sâentremĂȘlent : des archives sur la crĂ©ation du lieu, des compositions en images de synthĂšse, le making of dâun film potentiel. Le rĂ©cit propose une version alternative du parc, fragmentaire et fictionnelle, une vision uchronique : Futuropolis. Entre appropriation et dĂ©tournement des codes filmiques de la science-fiction, cet essai est aussi lâoccasion de mettre en forme des questionnements propres Ă lâimage ; sa capacitĂ© Ă piĂ©ger, Ă tĂ©moigner, Ă se falsifier.

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