S.Lecocq

travaille @ I.I.I.
JaurĂšs - Plateau Urbain
182-186 boulevard de la Villette
75019, Paris



Mon travail s’organise d’abord dans une attention : une observation des Ă©vĂ©nements, des lieux, des rencontres oĂč j’observe une disparition du sens. Souvent au cƓur d’une violence sociale, il s’agit de systĂšmes ou de situations qui fonctionnent en vase clos, qui, en leur sein, dĂ©montrent une cohĂ©rence implacable et ne se rĂ©fĂšrent plus Ă  autre chose qu’à eux-mĂȘmes. Les Ă©lĂ©ments s’emboĂźtent, les lois de la physique opĂšrent, ils/elles sont constitué·e·s de corps sensibles, vivants, mais plus rien ne semble les lier au monde que je connais. L’absurde ou le simulacre, le dĂ©pouillement ou la saturation, le plein de vide ou le vide du plein sont mes points de dĂ©part, mes situations initiales, mes zones d’intĂ©rĂȘt. Depuis ces territoires, et via l’écriture et la mise en scĂšne, la fiction ou le documentaire, je cherche des Ă©chappatoires, des trajectoires pour en sortir, pour fragiliser l’organisation du vide et le rĂ©investir d’espoir, d’accidents heureux, de sensible et d’affects. Ces voies de sortie, je les compose depuis mon regard situĂ©, via l’immersion et l’excursion dans mes sujets, en me rendant poreux aux expĂ©riences fortuites, aux coĂŻncidences, aux heureux hasards.

medium titre type format minutes année production
court métrage Tu es la pluie dans ma sécheresse Documentaire 1920x1080, 16:9 24 2024 Centre Pompidou
capture d’écran, Tu es la pluie dans ma sĂ©cheresse
capture d’écran, Tu es la pluie dans ma sĂ©cheresse, 1920x 1080
capture d’écran, Tu es la pluie dans ma sĂ©cheresse
capture d’écran, Tu es la pluie dans ma sĂ©cheresse, 1920x 1080
capture d’écran, Tu es la pluie dans ma sĂ©cheresse
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capture d’écran, Tu es la pluie dans ma sĂ©cheresse
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description
Magalie, Maunie, Sylvana, Charlay, Matthias, Émilie, Vladimir, et Saskia, habitent Evry-Courcouronnes et Ris-Orangis. Ils ont tous et toutes entre 18 et 25 ans et se trouvent en situation de rĂ©insertion ou de rĂ©orientation professionnelle. Ils ont participĂ© aux Escales 2024. Ce programme, financĂ© par la PrĂ©fecture d'Île-de-France, leur a proposĂ© d'imaginer, d'inventer et de jouer une performance inspirĂ©e par une Ɠuvre de leur choix, issue de la collection permanente du Centre Pompidou. Le Centre leur a proposĂ© de nombreuses activitĂ©s afin de les prĂ©parer Ă  cet Ă©vĂ©nement : coaching théùtral, visite de musĂ©e, parkour, etc. Ces rendez-vous rĂ©guliers ont Ă©tĂ© le cadre de nos rencontres.

crédits
Magalie MUZURET
Maunie PECH
Sylvana PENGA
Evode-Charlay SYNDA
Matthias ROZOTTE
Émilie BOLIVAR GOMEZ
Vladimir ENNOYOTIE
Saskia KATHIANA LINDOR

court métrage [en développement] Sans Fleur, ni couronne Fiction numérique, couleur, son 20 2024-2025 Futur Antérieur Production
Mexico, ©samuellecocq
sans titre, 60x90 cm, c-print, 2023

synopsis
Dalva a 56 ans, le mĂȘme jour elle est conviĂ©e Ă  deux cĂ©rĂ©monies : la cĂ©lĂ©bration de son dĂ©part Ă  la retraite anticipĂ©e et l’enterrement d’une vieille amie. Un chien qui se tĂ©lĂ©porte, une poudre blanche mystique, une pierre vaporeuse. Une journĂ©e larmoyante qu’elle traverse dans un prĂ©sent Ă -venir assĂ©chĂ©.

intention
Sans fleur, ni couronne est une expression consacrĂ©e par les usages afin d’inciter Ă  la sobriĂ©tĂ© face Ă  la mort. Il s’agit de refrĂ©ner tout achat compulsif, d’économiser et de simplement faire acte de prĂ©sence. C’est aussi une injonction qui normalise un recueillement, qui l’harmonise dans une forme organisĂ©e et balisĂ©e. Une exigence de sobriĂ©tĂ© qui participe Ă  circonscrire l’étendue du drame en conditionnant la forme de la consolation. L’organisation de chacun.e face Ă  la mort, face Ă  la disparition tangible ou immatĂ©rielle convoque Ă  la fois des questions d’ordre spirituel, moral et politique qui sont au cƓur du film que je souhaite rĂ©aliser.

atelier Le Faisceau Bleu Fiction 1920x1080, 16:9 6 2023 ADAGP & Le Bal
capture d’écran, Le Faisceau Bleu,
capture d’écran, Le Faisceau Bleu, 1920x 1080
capture d’écran, Le Faisceau Bleu,
capture d’écran, Le Faisceau Bleu, 1920x 1080
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capture d’écran, Le Faisceau Bleu, 1920x 1080
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capture d’écran, Le Faisceau Bleu, 1920x 1080
capture d’écran, Le Faisceau Bleu,
capture d’écran, Le Faisceau Bleu, 1920x 1080
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description
Culture(s) de demain est un programme d’éducation artistique destinĂ© aux enfants de 8 Ă  12 ans, portĂ© par l’ADAGP en partenariat avec LE BAL et La Source. Chaque annĂ©e, il propose Ă  des artistes de mener des ateliers de crĂ©ation au sein des Ă©coles autour d’une thĂ©matique commune (comme « Les pieds sur terre »), en invitant les Ă©lĂšves Ă  observer, questionner et transformer leur environnement. Le projet se conclut par une restitution collective.

synopsis
En 8432, un groupe d’archĂ©ologues dĂ©couvre une grotte ensevelie dans ce qui semble avoir Ă©tĂ© une mĂ©tropole urbaine. Avec elle, la trace d’une prĂ©sence humaine qui, grĂące Ă  la datation au carbone 14, permet de placer l’existence de cette civilisation autour de 2023. Entre objets hybrides et croyances fantastiques, qu’est-ce que ces empreintes et ces artefacts du passĂ© disent de leur Ă©poque ? Et qu’est-ce que cette dĂ©couverte va provoquer pour le groupe de chercheurs ?

court métrage La Communauté des Larmes Fiction 2048 x 858, 2,39 : 1 15 2021 Le Fresnoy
captures d’écran,  La CommunautĂ© des Larmes, 2048  x 858
captures d’écran, La CommunautĂ© des Larmes, 2048 x 858
captures d’écran,  La CommunautĂ© des Larmes, 2048  x 858
captures d’écran, La CommunautĂ© des Larmes, 2048 x 858
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synopsis
Deux individus, se retrouvent sur un terrain vague en pleine nature. Ils sont demi-frĂšres et ne se sont pas revus depuis longtemps. Ils ont tous deux hĂ©ritĂ© de ce terrain et s'apprĂȘtent Ă  le vendre. Sans raison apparente, l'un pleure. À l'aune d'un deuil bouleversant, d'une extrĂȘme dĂ©ception ou plus largement lorsque la douleur est si sidĂ©rante que seul il nous apparaĂźt impossible de la surmonter alors l'autre peut devenir consolateur.

intention
À l’aune d’un deuil bouleversant, d’une extrĂȘme dĂ©ception ou plus largement lorsque la douleur est si sidĂ©rante que seul il nous apparaĂźt impossible de la surmonter alors l’autre peut devenir consolateur. De cette rencontre peut se nouer un lien fragile et prĂ©caire. Une relation tĂ©nue qui se construit dans le tĂątonnement, dans les tentatives maladroites, et qui parfois parvient Ă  ses fins, soulager l’autre d’une partie de sa peine. Si cet Ă©change est instable, c’est qu’il n’existe pas de mĂ©thode globale, ou de parcours balisĂ© pour atteindre les Ă©motions de l’autre. Dans ce dĂ©sert sans repĂšre, une seule rĂšgle proposĂ©e : la « loi du tact 1 ». C’est-Ă -dire la conscience chez le consolateur de la nĂ©cessitĂ© de pondĂ©rer son approche. Trop charnelle, et elle serait intrusive, trop distante et elle serait perçue comme indiffĂ©rente. L’accĂšs Ă  l’autre requiert un « touché », d’autant plus complexe qu’il reste encore Ă  trouver « les mots ». Et comment savoir quoi dire, quoi donner Ă  celui qui parfois ne sait pas encore nommer l’étendue de ce qu’il a perdu. C’est cet Ă©quilibre vacillant que j’ai souhaitĂ© mettre en scĂšne.
1. Jacques Derrida, Le toucher, Jean luc Nancy, éd. du seuil, France, 2000

texte critique N/A Documentaire 2479 caractĂšres N/A 2020 Mathilda Portoghese

texte critique
Samuel Lecocq a d’abord fait de la photographie. Mais, frustrĂ© par la polysĂ©mie des images figĂ©es et attirĂ© par la narration, il s’aperçoit que sa pratique est en rĂ©alitĂ© celle de la vidĂ©o. La dĂ©radicalisation, le Futuroscope, le travail, un roman d’apprentissage allemand, etc. Si les sujets de ses crĂ©ations ne semblent pas converger autour d’une thĂ©matique prĂ©cise, c’est parce que le travail de Samuel Lecocq fait davantage fil rouge dans la forme qu’il prend, Ă  un endroit de la chronologie qu’il appelle le basculement. Le basculement est ce moment oĂč la narration va prendre une direction et pas une autre, tracer toute droite elle est inĂ©luctable ; c’est Ă  cet instant prĂ©cis qu’arrivent la dĂ©ception et l’effondrement. Mais le basculement, c’est aussi le moment oĂč quelque chose tombe, et plus prĂ©cisĂ©ment, quelque chose qui va tomber sans s’arrĂȘter de tomber. Ce concept de chute libre, qui infuse son travail, Samuel Lecocq l’a repris de la vidĂ©aste Hito Steyerl, qui thĂ©orise en parallĂšle de son film In Free Fall (32 minutes, 2010) un nouveau paradigme de l’image post-internet : celle de l’ùre de l’image vue d’en haut, celle de la perspective verticale.


À mieux y regarder, les lieux sont aussi les protagonistes des films de Samuel Lecocq. Chacun d’eux exerce sur l’artiste une attraction forte. Ils sont toujours un peu particuliers, chargĂ©s de potentiel. C’est dans l’obsession que gĂ©nĂšre sa propre curiositĂ© que le vidĂ©aste se met en condition de travail : en compilant documentations et images, puis dans un second temps, en se rendant sur place et en faisant du processus d’investigation “l’arriĂšre-film” non diffusĂ© de son Ɠuvre. Pourtant, chacune de ses excursions est une petite dĂ©ception en soi : banalitĂ© de sa premiĂšre visite du Futuroscope (Futuristic Movie Setup), impossibilitĂ© de s’approcher du centre de dĂ©radicalisation (Fragility and Obsolescence), dĂ©ception en RĂ©publique TchĂšque, quand sa quĂȘte s’écourte alors qu’il trouve le dĂ©cor exact — bien que fictif — du livre qu’il souhaite adapter (Romantic Gesture). C’est lorsque le film va prendre corps, dans l’échec et le piĂšge, que l’artiste le retourne dans une derniĂšre pirouette, Ă  son avantage, et le transforme grĂące aux subterfuges d’outils narratifs : une voix off, un personnage qui parle une langue Ă©trangĂšre, un miroir tendu dans la nature. Samuel Lecocq contourne et use des ressorts de la mise en abyme et de la fictionnalisation afin de dĂ©jouer les mĂ©canismes retors de la scĂ©narisation.

Mathilda Portoghese

photographies Haunted Media Fiction 3 objet-photogrpahiques 40x52 cm, jet d'encre N/A 2020 CAC Tignous, Montreuil
Vue d'exposition CAC Tignous
Vue d'exposition CAC Tignous
Vue d'exposition CAC Tignous
Vue d'exposition CAC Tignous
Vue d'exposition CAC Tignous
Vue d'exposition CAC Tignous
Vue d'exposition CAC Tignous
Vue d'exposition CAC Tignous
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texte critique
Pour l’exposition Sans Contact, Samuel Lecocq retourne Ă  ses premiĂšres amours et travaille de concert avec son camarade d’atelier, Brieg Huon, Ă  la crĂ©ation d’une sĂ©rie d’objets photographiques. Les sujets qui traversent cette sĂ©rie Ă©voquent l’idĂ©e d’un mĂ©canisme fantomatique, d’un procĂ©dĂ© bien mystĂ©rieux Ă  notre Ɠil, qui provoque la disparition comme l’apparition. La proposition la plus surprenante est peut-ĂȘtre celle du corpus en noir et blanc qui rejoue l’esthĂ©tique d’une photographie paranormale — pratique vernaculaire qui dĂ©tournait les phĂ©nomĂšnes physiques afin de faire apparaĂźtre spectres et autres fantĂŽmes. Un escalier qui ne mĂšne nulle part, des murs fissurĂ©s, une colonne, une fenĂȘtre amĂ©ricaine entre-ouverte
 Ce sont en rĂ©alitĂ© des miniatures faites de sable, dont les grains se confondent avec ceux de la pellicule, rappelant visuellement la neige des tĂ©lĂ©viseurs cathodiques. Le terme objet photographique est ici particuliĂšrement sincĂšre, puisque leurs deux pratiques imbriquĂ©es — sculpture et image — permettent de questionner explicitement le rapport fond-forme avec un cadre signifiant, qui fait autant Ɠuvre que la photographie elle-mĂȘme. Les variations de matĂ©riaux, les techniques d’assemblage et les divers types d’accroche employĂ©s en font des cadres pensĂ©s sur-mesure, Ă©tablissant un vĂ©ritable dialogue entre l’image et l’objet.

Mathilda Portoghese

notice
Impression noir et blanc,
jet d’encre pigmentaire 20x30 cm,
contre collé sur aluminium.
Verre, Cadre bois, 38,8x52,6 cm, p.5 cm.
En collaboration avec Brieg Huon.

court mĂ©trage L'Énergie du DĂ©sespoir Fiction 1998 x 1080, 1,90: 1 27 2020 Le Fresnoy
captures d’écran,  L’énergie du dĂ©sespoir, 1998 × 1080
captures d’écran, L’énergie du dĂ©sespoir, 1998 × 1080
captures d’écran,  L’énergie du dĂ©sespoir, 1998 × 1080
captures d’écran, L’énergie du dĂ©sespoir, 1998 × 1080
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affiche,  L’énergie du dĂ©sespoir, 1417 × 1890
synopsis
Quatre collÚgues se rencontrent pour la premiÚre fois, ils participent à un escape game organisé par leur entreprise. DÚs leur arrivée, tout semble déjà résolu, l'espace est en désordre, les cadenas sont déverrouillés et le coffre est ouvert. Incertains de la réalité de leur situation, ils se lancent dans une recherche désespérée. Le film est construit sur la base d'un postulat initial : l'espace dans lequel se trouvent les protagonistes est un environnement post-apocalyptique.

intention
Le film est construit sur la base d’un postulat initial : l’espace dans lequel se trouvent les protagonistes est un environnement post-apocalyptique. Un escape game dĂ©jĂ  jouĂ©, dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ©, Ă©puisĂ© de sa substance scĂ©naristique, oĂč les objets sont usagĂ©s, sans utilitĂ©, oĂč les Ă©nigmes sont dĂ©jĂ  rĂ©solues, devient la mĂ©taphore d’un monde aprĂšs la fin. Un monde sans espoir, sans consolation, dans lequel on se confronte Ă  la disparition du sens. Ce parti pris fictionnel configure le reste du film : comment l’expĂ©rience fictionnelle de la fin du monde nourrit-elle une pensĂ©e critique contemporaine ? De plus, chacun des quatre personnages — salariĂ© d’une grande entreprise a subi dans son parcours professionnel l’expĂ©rience d’une aliĂ©nation, consciente ou non. Une emprise, un conditionnement, un dĂ©ni de rĂ©alité ; chacun apporte son trouble individuel. Depuis quelque temps, je m’intĂ©resse aux formes de rĂ©voltes liĂ©es Ă  ces mĂ©tiers qualifiĂ©s, confortables qui Ă©chouent pourtant Ă  satisfaire. Des mĂ©tiers qui participent Ă  l’invention de nouveaux maux, tels que le « Brown out » (la perte du sens de son travail). Enfin, ce film aborde aussi la question du « corps ». Celui des personnages d’abord. Le corps oubliĂ© et nĂ©gligĂ© dans leur environnement professionnel. « S’occuper » de son corps devient une nĂ©cessitĂ© ou Ă  l’inverse une culpabilitĂ© quand ils y renoncent. Ces corps seront ceux qui Ă©volueront tout le long du film et qui progressivement se transformeront en langage. Le geste, le mouvement, la posture, la dĂ©marche seront les moyens de nouvelles communications entre les protagonistes. Le corps s’emploie donc aussi sous sa forme figurĂ©e : le corps social, celui qui fait le groupe, la communautĂ©.

vidéo Le jeu de la Fugue, I, II, III, IV Expérimental 1920 x 1440, 4/3 18 2019 Autoproduction
capture d’écran, le jeu de la Fugue, I, II, III, IV, 1440 x 1080
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intention
La fugue comme une fuite dont on se sait revenir. Comme un jeu oĂč l’on prĂ©tend s’échapper pour finalement rĂ©intĂ©grer le quotidien. Une rĂ©volte fantasmĂ©e, sans consĂ©quence. Quatre personnages s’échappent sans prendre de risque, dans le rythme d’une vie orchestrĂ©e par le travail. Cette vidĂ©o est une succession de portraits, seuls devant la camĂ©ra les protagonistes font le rĂ©cit mis en scĂšne de leur « fugue ». Autrement dit, le rĂ©cit de leur rĂ©volte, rĂ©primĂ©e dans leur environnement professionnel aliĂ©nant, qui se libĂšre et se dĂ©ploie dans leur autofiction.

résumé
HĂ©lĂšne est ingĂ©nieure, elle produit des fragments de robots-trieurs sans rĂ©ellement comprendre dans quoi ils s’insĂšrent et oĂč ils se retrouveront. Hypolite passe son temps Ă  Ă©crire des livrets de comptabilitĂ© qui dans la plupart des cas se destinent Ă  l’archivage et sont finalement dĂ©truits. Il sait cependant que si une succession de coĂŻncidences rares dĂ©stabilisait l’entreprise, alors seul son livret en permettrait la survie. Mathilde est ouvreuse dans un grand théùtre, oĂč Ă  la moindre erreur les clients rĂ©clament de parler Ă  un supĂ©rieur. Enfin, Patrick est l’exception, son travail ne le dĂ©range pas. Son accomplissement personnel est concentrĂ© sur la salle de gym, oĂč pour la premiĂšre fois il est parvenu Ă  trouver la succession d’exercice idĂ©al rĂ©duisant au minimum les courbatures et la fatigue musculaire.

texte critique N/A Documentaire 1357 caractĂšres N/A 2018 Matthieu Lelièvre

texte critique
Une relation particuliĂšre unit la photographie Ă  l’image filmĂ©e chez Samuel Lecocq. Ses rĂ©cits sont conçus comme une multitude de juxtapositions. Les fragments communiquent de façon non linĂ©aires pour constituer une histoire Ă  la narration sensiblement dĂ©saxĂ©e et le rapport Ă  l’installation n’est pas Ă©tranger Ă  la construction du rĂ©cit. L’artiste veut « mettre en crise » les sujets abordĂ©s et s’intĂ©resse beaucoup Ă  la façon dont le spectateur recompose mentalement ce rĂ©cit. Sous forme de chapitres, l’histoire de Fragility and Obsolescence progresse doucement. La voix off – la narratrice est photographe – Ă©voque le dĂ©sir de savoir ce qui est cachĂ© et la difficultĂ© Ă  percer ce qui vient dissimuler l’information et le savoir. Les photographies disposĂ©es comme sur un mur d’exposition ou une prĂ©sentation numĂ©rique flottante alternent avec de lentes captations de bocages en apparent inadĂ©quation avec la violence du sujet. L’image nous Ă©loigne en apparence du propos tandis que l’angoisse induite par la dĂ©composition et le lent mouvement de la camĂ©ra remontant un fleuve d’eau calme et peu profonde, ou tout se ressemble, vient imposer au spectateur une lecture symbolique et philosophique du rĂ©cit : Ces images sont des images fantĂŽmes, elles sont trop problĂ©matiques, nous dit la voix
 L’argument nous fait alors tourner autour du sujet comme pour nous permettre d’atteindre un angle essentiel et surprenant.


Dans cette vidĂ©o singuliĂšre qui s’intĂ©resse Ă  un centre de « dĂ©radicalisation » le mode opĂ©ratoire de Samuel Lecocq est Ă  la limite du reportage documentaire. Il compose une approche qui vient dĂ©fier les formes de partis pris et de rĂ©cupĂ©rations d’un tel sujet sensible au cƓur de problĂ©matiques sociĂ©tales et politiques, tout en faisant flirter l’objectivitĂ© et la subjectivitĂ©. En s’intĂ©ressant Ă  cette problĂ©matique d’une rare tension, son film tente, sans idĂ©aliser ou interfĂ©rer de renouveler les formes de la narration, entre le film et le documentaire, comme en prolongement de certaines recherches de Godard. Ses Ɠuvres assument le mĂ©lange des genres et se construisent sur cette brutale confrontation, passant de la sculpture Ă  la vidĂ©o en gardant cette sensibilitĂ© constante pour la photographie, omniprĂ©sente dans son travail. Cette image, il l’exploite dans toutes ses formes et recourt au documentaire et Ă  l’animation tout en mĂ©langeant les formats, se jouant par la mĂȘme des conventions sur l’espace et le temps.

Matthieu Lelièvre

vidéo Romantic Gesture Expérimental 1920 x 1080, 4/3 13 2018 Salon de Montrouge
capture d’écran, Romantic Gesture, 1920x 1440
capture d’écran, Romantic Gesture, 1920x 1440
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synopsis
Un jeune acteur, seul dans un espace clos, exprime sa rage. Il vient de participer au tournage d’un film, l’adaptation cinĂ©matographique d’un roman romantique du XIXe siĂšcle. Dans un monologue, oĂč l’argumentaire rationnel laisse la place Ă  une appropriation Ă©motionnelle, il s’emporte et critique le rĂ©sultat final, l’échec du film Ă  rendre compte de la complexitĂ© de l’Ɠuvre littĂ©raire. Der Hagestolz (L’Homme sans postĂ©ritĂ©) est un roman d’apprentissage romantique (1844) Ă©crit par l’auteur autrichien Adalbert Stifter.

intention
Cette vidĂ©o est une adaptation d’une nouvelle romantique d’Adalbert Stifter, « L’homme sans postĂ©rité ». Avant d’en commencer la rĂ©alisation, je souhaitais m’approprier ce rĂ©cit afin de retranscrire au plus prĂšs l’intensitĂ© et la concision du texte. Peu importe mes essais d’écriture, mes dĂ©placements sur « les traces » de l’auteur, mes tentatives de mise en scĂšne fidĂšle ou abstraite, rien de ce que je faisais ne semblait capable de rendre compte de la complexitĂ© du texte. C’est Ă  travers la mise en scĂšne de ma propre expĂ©rience de recherche qu’une voie d’accĂšs vers mon sujet s’est manifestĂ©e. J’ai donc composĂ© la vidĂ©o autour d’un seul personnage. Un jeune acteur, dans un espace clos, qui exprime sa rage. Il raconte sa participation Ă  l’adaptation cinĂ©matographique d’un roman romantique du XIXe siĂšcle. Dans un monologue, oĂč l’argumentaire rationnel laisse place Ă  une appropriation Ă©motionnelle, il s’emporte et critique le rĂ©sultat final. Dans mon adaptation, les paysages « état d’ñme », l’écriture lyrique et retenue, l’obsession du dĂ©tail si caractĂ©ristique de l’Ɠuvre ne sont pas mis en image, mais Ă©voquĂ©s dans la parole passionnĂ©e d’un jeune homme. La scĂ©nographie, le dĂ©cor, les costumes participent Ă  suggĂ©rer l’Ɠuvre originelle.

vidĂ©o Fragility and Obsolescence ExpĂ©rimental 1920 x 1080, 4/3 10 2017 HEAD – GenĂšve
capture d’écran, Fragility and Obsolescence, 1920 x 1080
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intention
En septembre 2016, le centre de prĂ©vention, d’insertion, et de citoyennetĂ© (CIPC) ouvre ses portes. Il est dĂ©signĂ© comme le premier centre de « deradicalisation » français. Ses moyens, son organisation, son existence sont constamment dĂ©battus. Son accĂšs est restreint, ses alentours hyper-sĂ©curisĂ©s, il est inaccessible aux journalistes encore moins aux artistes. Cette vidĂ©o est le rĂ©cit d’une tentative d’apprĂ©hension : la mise en place d’une stratĂ©gie narrative, dans le but de gĂ©nĂ©rer une ReprĂ©sentation de ce territoire physique, esthĂ©tique et philosophique. Marie-Jose Mondzain, dans son essai « Confiscation » propose une reappropriation du terme clivant : « Deradicaliser ». Il devient une fois extrait de sa dĂ©finition rĂ©ductrice (inverser une croyance extrĂ©miste), le moyen de rĂ©vĂ©ler fragilitĂ© et obsolescence dans le rĂ©el. C’est depuis ce postulat conceptuel que la vidĂ©o est organisĂ©e, montĂ©e et rĂ©alisĂ©e.

vidĂ©o A Futuristic Movie Set-Up ExpĂ©rimental 1920 x 1080, 4/3 8 2016 HEAD – GenĂšve
capture d’écran,  A futuristic Movie Set-up, 1920 x 1080
capture d’écran, A futuristic Movie Set-up, 1920 x 1080
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capture d’écran, A futuristic Movie Set-up, 1920 x 1080
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intention
Le Futuroscope est un parc d’attractions futuriste, construit au dĂ©but des annĂ©es 1980 en France prĂšs de Poitiers. Il fut dĂ©diĂ© aux nouvelles technologies permettant la monstration et la diffusion de l’image. EnfermĂ©e dans ses fondations, une profession de foi tĂ©moigne des ambitions humanistes de son architecte Denis Laming. Cette vidĂ©o hybride croise les formats de la bande-annonce, du documentaire et du court mĂ©trage. DiffĂ©rents types d’images s’entremĂȘlent : des archives sur la crĂ©ation du lieu, des compositions en images de synthĂšse, le making of d’un film potentiel. Le rĂ©cit propose une version alternative du parc, fragmentaire et fictionnelle, une vision uchronique : Futuropolis. Entre appropriation et dĂ©tournement des codes filmiques de la science-fiction, cet essai est aussi l’occasion de mettre en forme des questionnements propres Ă  l’image ; sa capacitĂ© Ă  piĂ©ger, Ă  tĂ©moigner, Ă  se falsifier.

affiche  n°1, Impression jet d’encre, 140x 160 cm